Zlatan Ibrahimovic est peut être le plus grand talent de sa génération. Défiant la physique, cet attaquant allie grande taille et agilité de chat, grands compas et pieds de velours, rudesse suédoise et technique serbe.
Né en 1981, il ne tarde pas à rejoindre le club de sa ville natale le Malmö FF à quatorze ans. Zlatan attend quatre ans avant de débuter en pro, mais il est déjà unanimement reconnu comme un prodigieux joueur. En 2000, Arsenal et Arsène Wenger tente de l’attirer à Londres mais c’est l’Ajax Amsterdam qui rafle la mise un an plus tard pour la somme record de 7,8 millions d’euros.
Sûr de sa force, Ibrahimovic s’intègre parfaitement chez les Amstellodamois, même si quelques conflits d’ego avec Rafael van der Vaart viendront polluer son séjour. Car l’homme ne connaît pas le compromis. Il pense qu’il est le meilleur et le prouve.
Dès 2002, il offre la Coupe à son club en marquant en finale. En 2002/2003, il plante 13 buts en 25 matchs. L’exercice suivant, il marque 13 fois dans les 16 premiers matchs, se blessent trois mois, mais revient à temps pour fêter le titre avec ses coéquipiers.
Recruté par la Juventus pour 19 millions d’euros à l’été 2004, il relègue la légende Del Piero sur le banc et éclabousse le football italien de sa classe. Avec 16 buts en 35 matchs, des gestes plus extravagants les uns que les autres et un génie indéniable, il accomplit la meilleure première saison d’un étranger dans l’histoire de la Juve. Mieux que Platini et tous les autres. Rien que ça.
Encore une fois champion, les Bianconero lui doivent beaucoup et le boss Fabio Capello chante ses louanges. Mais 2005/2006 est beaucoup plus difficile. Zlatan se rase la tête et, comme Samson, perd sa force. Les dribbles ne passent plus, le doute s’installe et les sifflets tombent des tribunes. Le Suédois ne marque que 7 fois en championnat et n’est plus que le fantôme du surdoué que tout le monde connaît. Le nouveau titre remporté n’efface pas le goût d’inachevé.
Mais le joueur garde des admirateurs, comme Lars Lägerback le sélectionneur suédois : "Zlatan accompagne sa puissance physique d'une technique atypique chez nous : il dribble aussi bien qu'il tire, il est extrêmement mobile et il s'inscrit parfaitement dans le collectif", assène le technicien.
Il faut dire qu’Ibrahimovic est depuis bien longtemps indiscutable en équipe nationale. Depuis ses débuts en 2001, il s’est installé aux cotés de la légende Henrik Larsson à la pointe de l’attaque. D’abord parce qu’il marque, beaucoup. 16 buts en 38 sélections. Ensuite parce qu’un coup de génie n’est jamais loin quand il est sur le terrain. Comme cette aile de pigeon stratosphérique face à l’Italie à l’Euro 2004 qui doit encore hanter les nuits de son coéquipier à la Juve Gianluigi Buffon.
La Suède, placé dans le groupe de l’Angleterre, du Paraguay et de Trinité-et-Tobago, son pays aura bien besoin de lui en Allemagne l’été prochain. Et ne vous y trompez pas, si Zlatan est d’humeur, ça va faire très mal.